CICan et l’apprentissage intégré au travail
L’apprentissage par l’expérience déborde désormais le modèle de l’alternance travail-études qui a dominé si longtemps le paysage de l’éducation. Place à l’apprentissage intégré au travail (AIT), qui se décline en une gamme de stages exhaustifs, y compris en recherche appliquée. Tout ce qu’il faut, c’est une école, un étudiant et un employeur (ou organisme communautaire ou autre partie prenante) qui conjuguent leurs efforts.
Collèges et instituts Canada (CICan) représente les précurseurs du monde de l’AIT. Nos membres, soit près de 140 collèges communautaires, instituts de technologie et cégeps publics canadiens, collaborent régulièrement avec des employeurs pour offrir aux étudiants des moyens d’apprendre, mais également d’exercer leur métier. Ils consultent les employeurs pour déterminer les besoins tout en travaillant avec les divers paliers de gouvernement à la recherche de mesures de soutien (financières et autres) pour diversifier et consolider leurs programmes.
Les multiples formes d’apprentissage intégré au travail
Enseignement coopératif et apprentissage en milieu de travail Canada (ECAMT Canada), excellente source d’informations sur l’AIT, recense dix formes particulières, dont certaines vous sont sans doute connues, comme le stage d’apprenti, l’enseignement coopératif (ou alternance travail-études), le stage professionnel ou clinique obligatoire et l’expérience de travail. Mais en voici quelques autres, plutôt innovantes, offertes par la plupart des membres de CICan, qui méritent explication.
Entrepreneuriat : Des chefs d’entreprises nouent des partenariats avec des collèges et des instituts technologiques de la région pour offrir un service de mentorat aux entrepreneurs en herbe, s’allient aux étudiants pour trouver des solutions innovantes à des problèmes particuliers, ou supervisent des étudiants qui ont créé leur propre entreprise. Certes, la supervision ressemble à l’alternance travail-études traditionnelle, mais le modèle mentorat-partenariat donne aux étudiants l’occasion de mettre leur créativité à profit pour explorer certains domaines avec les entreprises et leurs dirigeants.
Apprentissage par le service :Ce type d’AIT est axé sur la santé et le mieux-être communautaires. Des membres de CICan jumellent leurs étudiants à divers organismes (mais la démarche peut aussi être amorcée par les organismes, qui font part de leurs besoins et de leurs initiatives), que les étudiants aident à résoudre un problème donné dans la communauté.
Projet de recherche appliquée (ou projet de recherche communautaire et industriel) : Les entreprises font part de leurs difficultés aux établissements membres de CICan et collaborent avec eux pour les résoudre. La collaboration se fait à distance ou en entreprise. Souvent, la contribution créative et innovante des étudiants mène les entreprises à reformuler ou à renouveler leur plan stratégique. Ce type d’AIT est en fait un projet de recherche qui permet à une entreprise de trouver des moyens de progresser.
AIT : un tout-inclus!
N’oublions pas que toutes ces formes d’AIT sont partie intégrante des programmes d’études des établissements. C’est dire qu’elles sont assorties de crédits comptabilisés en vue du diplôme ou du titre de compétence visé par l’étudiant. Surtout, elles améliorent l’employabilité de l’étudiant, et c’est précisément ce que visent tous les membres de CICan. Et à l’évidence, le système fonctionne : actuellement, 95 % des diplômés des collèges et instituts technologiques trouvent un emploi dans leur domaine.
Se distinguer de la concurrence
Les membres de CICan se distinguent par leur volonté de collaborer de diverses façons avec le monde des affaires. Au lieu de considérer que la théorie est forcément correcte (non, les manuels ne font pas foi de tout!), les collèges et les instituts technologiques nouent des partenariats avec des entreprises et adaptent leurs programmes pour répondre aux besoins de ces dernières. Voilà comment l’AIT évolue et se transforme au profit des étudiants, des entreprises et de l’économie canadienne. De plus en plus, étudiants et conseillers d’orientation constatent que les collèges, cégeps et instituts technologiques du Canada offrent des programmes idéalement conçus pour permettre aux étudiants de poursuivre des études qui correspondent parfaitement au parcours de carrière qu’ils se sont tracé. De fait, les membres de CICan offrent actuellement plus de 10 000 programmes d’un bout à l’autre du pays et contribuent à injecter plus de 190 millions $ dans l’économie canadienne grâce à l’éducation, à la formation et aux efforts de leurs étudiants et de leurs partenaires. L’AIT joue un rôle essentiel dans la réussite des étudiants et le succès des établissements.
Virtu-WIL
La pandémie de COVID-19 a été un obstacle de taille pour la communauté de l’éducation, à l’échelle du Canada et du monde. Elle a forcé l’adoption de plateformes d’apprentissage à distance, souvent loin d’être idéales, mais qui ont tout de même maintenu en vie l’écosystème d’apprentissage, tous niveaux confondus, pendant des mois. Puis, CICan et ses partenaires ont logiquement franchi l’étape suivante, et pavé la voie à une plateforme plus durable pour assurer l’avenir de l’AIT virtuel. De fait, grâce à Virtu-WIL, lancé en septembre 2021, les étudiants en soins infirmiers, en technologie de laboratoire médical et en secours paramédicaux prennent part à des formes d’AIT virtuelles qui, en plus d’améliorer l’apprentissage, procurent des possibilités d’apprentissage à distance ininterrompu, hors du contexte d’une classe. Selon Denise Amyot, présidente-directrice générale de CICan, « [Virtu-WIL] sera très utile aux futurs professionnels des soins de santé qui voudront avoir des compétences pratiques applicables dès leur entrée sur le marché du travail ». Selon les résultats du projet (qui sont déjà fort prometteurs), Virtu-WIL pourrait s’étendre à d’autres domaines que la santé. De fait, CICan se prépare à créer autant de voies d’AIT que possible pour les étudiants, dans le cadre traditionnel de la classe ou autrement.
L’avenir de l’éducation L’apprentissage expansif, créatif et collaboratif : voilà vers quoi l’éducation doit s’orienter. CICan montre d’ailleurs la voie en travaillant avec ses membres et avec le monde des affaires à concrétiser cette idée, dont on parle depuis si longtemps, afin de proposer des programmes audacieux qui immergent les étudiants dans les domaines où ils espèrent travailler un jour. Tous y gagnent : l’économie canadienne, certes, mais aussi les étudiants qui seront bientôt aux commandes de cette économie.
Par : Sean Dolan