La pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs canadiens des soins fait la manchette depuis des années. De plus, ces grands titres sont amplifiés par les problèmes de gestion des ressources en temps de pandémie, qui retiennent l’attention du public.
Notre système de santé a été mis à rude épreuve, ce qui a eu un impact considérable sur les travailleuses et les travailleurs de la santé dont la tâche consiste à prendre soin de la population canadienne. Et tandis que la pandémie faisait rage et que le nombre de cas s’élevait, le personnel de la santé a dû affronter de nouveaux problèmes tels que l’allongement des horaires de travail et la limitation des congés et des vacances. L’épuisement qui en a résulté touche bien plus qu’un groupe démographique, une fonction ou un établissement; le personnel médical et infirmier, les aides en soins de santé, les services de soutien à la personne dans les hôpitaux, les foyers de soins personnels, les cliniques, tous en ont ressenti l’impact. Et si le stress subi avait pour cause majeure la COVID-19, il s’est alourdi sous l’effet qu’a eu la pandémie sur un secteur déjà affligé d’une pénurie de personnel qualifié. D’après Statistique Canada, le nombre de postes vacants dans le secteur de la santé a presque doublé en deux ans.
Les garderies de partout au Canada ont elles aussi ressenti les effets de la pandémie. Les limitations et les restrictions en place pour protéger les personnes les plus vulnérables à la COVID-19 ont multiplié les entraves au personnel chargé de veiller sur les enfants dans les garderies. Compte tenu de la difficulté de communiquer avec les enfants à travers un masque et de l’inquiétude que soulevait le risque de transmettre le virus aux personnes non admissibles à recevoir un vaccin à l’époque, le maintien d’un esprit positif et d’une bonne ambiance au quotidien et en permanence est devenu un objectif presque inaccessible.
Un peu comme pour le personnel du système de santé, la pandémie a mis à l’épreuve beaucoup d’éducatrices de la petite enfance, qui ont choisi en grand nombre de quitter leur poste, comme leurs homologues des soins de santé, ce qui a eu pour effet d’exacerber la pénurie de personnel qualifié en éducation de la petite enfance et en services de garde.
C’est dans ce contexte que le gouvernement fédéral a annoncé un plan de mise en œuvre de garderies plus abordables, à 10 $ par jour, d’un océan à l’autre.
Ces deux secteurs ont ouvert des milliers de postes partout au Canada. En fait, la Fédération canadienne des services de garde à l’enfance estime qu’il y aura 146 000 nouvelles places en garderie d’ici 2026, une progression qui nécessitera à elle seule l’embauche de dizaines de milliers de personnes qualifiées.
Les établissements membres de Collèges et Instituts Canada (CICan) sont en bonne position pour préparer les personnes à faire carrière dans les secteurs des soins de santé et des services de garde. Plusieurs de ces programmes sont offerts dans de nombreux collèges canadiens, qui offrent des niveaux de formation et de compétences variés.
Services de soutien à la personne
Dans le domaine de la santé, par exemple, un programme d’un an (deux semestres) en services de soutien à la personne dotera ses finissants des compétences nécessaires pour prodiguer des services de soutien aux individus et aux familles ayant besoin d’assistance. Cette fonction convient particulièrement aux personnes qui font preuve d’un haut degré de compassion, d’empathie et de souci des autres, notamment pour offrir des soins et de l’assistance permettant d’améliorer la qualité de vie des personnes qui ont besoin d’aide. La plupart de ces programmes proposent un amalgame complet de formation théorique et clinique, généralement diversifiée de manière à permettre à leur clientèle d’acquérir des connaissances applicables au cadre communautaire (foyers privés, hôpitaux, etc.) et à celui des soins de longue durée (foyers pour personnes âgées, centres pour personnes en perte d’autonomie). Les frais de scolarité de ce programme sont inférieurs à 5 000 $ pour les étudiants canadiens. Comme pour la plupart des programmes orientés sur les soins, il faut consentir à une vérification des antécédents judiciaires avant d’amorcer la portion pratique du programme. Pour les personnes diplômées en services de soutien à la personne, ce cours peut servir de tremplin pour accéder à un programme en soins infirmiers auxiliaires (le cas échéant).
Soins infirmiers
Les soins infirmiers sont un autre domaine où le pays vit une grave pénurie de personnes qualifiées. Ce domaine comporte pourtant plusieurs programmes de durées variées, dont les crédits ouvrent la voie à différentes fonctions et, bien entendu, à divers niveaux de rémunération.
Certains collèges proposent un programme de deux ans menant à l’obtention d’un diplôme en soins infirmiers auxiliaires. Dans cette fonction, l’infirmière ou l’infirmier auxiliaire fournit des soins médicaux et infirmiers de base tels que surveiller les signes vitaux (tension artérielle, température), insérer un cathéter, veiller au confort des patients et rendre compte de leur état aux autres praticiens. Les frais de scolarité approximatifs de ce programme de deux ans se chiffrent sous les 20 000 $. Le diplôme ouvre la porte à des emplois dont le taux horaire s’échelonne de 22 $ à 30 $.
Les personnes souhaitant plutôt acquérir une formation pratique, à un niveau de soins plus intensif, pourraient envisager un programme de baccalauréat en sciences infirmières. Ces programmes d’une durée de quatre ans sont offerts en collaboration avec des établissements partenaires (universités). Les expériences d’apprentissage, qui se déroulent en classe ainsi qu’en milieu communautaire et clinique, intègrent la théorie et les stages. Les titulaires de ces postes assurent la majeure partie des soins infirmiers critiques dans les hôpitaux. Ils gèrent les tâches assignées aux auxiliaires, administrent des médicaments, mettent en place des aiguilles intraveineuses, actionnent et surveillent l’équipement médical, effectuent des tests diagnostiques et collaborent avec les médecins et les autres praticiens.
Éducation de la petite enfance
Pour œuvrer dans ce domaine, la personne doit aimer et vouloir travailler avec de jeunes enfants et leur famille. Les éducatrices de la petite enfance soutiennent l’apprentissage des enfants, qui se fait principalement par le jeu. Leurs responsabilités comprennent l’établissement d’un programme qui invite au développement, au moyen de méthodes appropriées ayant pour fonction essentielle de favoriser l’apprentissage. Ces méthodes comprennent des expériences ludiques et créatives d’initiation à la littératie et à la linguistique, à la numératie et aux arts, tant à l’intérieur qu’en plein air. Le travail en éducation de la petite enfance se fait en collaboration avec les collègues, les familles et les partenaires communautaires. Les programmes d’études couvrent notamment les sujets suivants :
- la planification et la programmation des activités pour les bébés, les bambins et les enfants d’âge préscolaire et scolaire;
- l’observation et l’évaluation;
- les techniques d’intervention auprès de la petite enfance;
- les enfants ayant des capacités différentes;
- l’enseignement de l’apprentissage par le jeu;
- l’établissement de relations avec la famille et la collectivité.
Ce programme combine la théorie en classe et la mise en œuvre d’apprentissages pratiques dans un cadre concret. L’élément pratique fournit par moments un enseignement fondé sur la rétroaction, afin d’aider la personne à mieux développer ses compétences ainsi qu’à reconnaître les stades de développement en vue de mettre en place un programme d’enseignement efficace fondé sur les intérêts et les besoins de l’enfant. Le diplôme donne accès à des carrières gratifiantes dans les centres de la petite enfance et les garderies, au préscolaire, etc. Ce secteur connaît une expansion rapide, car beaucoup de parents ont du mal à trouver une place tout en comprenant la nécessité de ces services. Les frais de scolarité de ce programme d’une durée de deux ans gravitent généralement autour de 15 000 $; tous les candidats doivent se soumettre à une vérification des antécédents en vue d’un travail auprès de personnes vulnérables.
On observe aussi une forte demande pour des personnes diplômées en éducation de la petite enfance. Ce programme comporte un certain nombre de cours diversifiés, complétés par une période obligatoire d’enseignement aux élèves. En plus des cours généraux en éducation, les étudiants devront probablement suivre des cours supplémentaires dans diverses disciplines telles que l’enseignement en classe, la littérature pour enfants, l’éducation socioémotionnelle et d’autres éléments ajoutés. La plupart de ces exigences sont de compétence provinciale et varient donc d’une province à l’autre, mais un diplôme en éducation de la petite enfance peut donner une crédibilité additionnelle aux personnes qui souhaitent exploiter ou posséder une garderie agréée.
Bien entendu, il existe d’autres fonctions dans les secteurs des soins. Bon nombre d’entre elles sont très recherchées, et la plupart offrent aux étudiants les plus sérieux un emploi immédiat dans une carrière gratifiante. Les membres de Collèges et Instituts Canada prodiguent une éducation de qualité dans ces domaines, ce qui facilite et accélère l’entrée sur le marché du travail.
Par : Lindsay Taylor