Tia Isadore-Badger termine son baccalauréat en éducation à l’Université de Calgary, où elle effectue son dernier stage dans la Nation crie Driftpile. Son parcours éducatif a commencé au Northern Lakes College (NLC), où elle s’est inscrite à un programme de mise à niveau scolaire avant de se lancer dans des études universitaires. Étudier à distance pendant la pandémie de COVID-19 lui a permis de rester près de chez elle pour s’occuper de sa grand-mère. L’étudiante a aussi eu le temps de réfléchir au type d’enseignante qu’elle souhaitait devenir.
La motivation de Tia pour enseigner trouve ses racines dans ses propres expériences scolaires. « Quand j’étais plus jeune, je me suis rendu compte qu’on manquait de pédagogues autochtones, ou de pédagogues qui comprenaient les perspectives et les modes de vie familiaux autochtones. »
Tia était déterminée à renverser la vapeur. Dans le cadre de son programme, elle s’est donc spécialisée dans la revitalisation des langues autochtones. Son objectif : introduire la langue crie et les connaissances culturelles dans les salles de classe. « Je veux non seulement enseigner la langue, mais aussi aider les autres membres du corps enseignant et les membres de ma communauté scolaire à mieux comprendre les rouages de l’éducation autochtone. »
Les conseils et le soutien que Tia a reçus au NLC ont façonné son parcours universitaire. Tia considère Paula, membre du personnel du NLC, comme une grande mentore qui l’a encouragée à s’inscrire au programme de baccalauréat en éducation communautaire de l’Université de Calgary. « Paula m’a proposé plusieurs choix et a vu mon potentiel avant même que j’en sois consciente. »
Même si ses études l’enthousiasmaient, Tia a trouvé la transition vers l’université difficile. « J’étais un peu intimidée lorsque je suis arrivée sur le campus. Ce qui m’a mise à l’aise? Avoir dans mes bagages mes jupes à rubans. Les porter en classe m’a aidée à me sentir chez moi, même si j’étais en ville. »
Les liens que Tia a tissés, en particulier pendant ses cours d’été à Calgary, sont devenus une source d’encouragement supplémentaire. « Je me suis fait des amis pour la vie. J’ai rencontré une étudiante autochtone qui m’a aidée à m’orienter pendant ma première année. Nous ne savions pas qu’elle aussi venait de Driftpile! Elle vivait à Edmonton. »
Au-delà de ses études, Tia a dû surmonter de grandes difficultés personnelles, notamment la perte de sa sœur et les effets durables d’un traumatisme intergénérationnel. Lorsqu’elle a commencé ses études postsecondaires dans un autre établissement, ces facteurs se sont révélés si douloureux que Tia a fini par abandonner le programme. « Quand je suis rentrée chez moi, je ne savais pas si j’allais poursuivre mes études, mais Paula, le reste de ma famille et ma communauté m’ont encouragée à continuer. »
Tia envisage désormais une carrière dans le domaine de la direction scolaire, pour contribuer à combler le fossé entre les écoles et les communautés autochtones. « Je veux créer davantage de liens entre la communauté et l’école. Je veux remédier à cette déconnexion. »
Tia offre des paroles d’encouragement aux jeunes étudiant·es autochtones. « Reconnaissez les traumatismes intergénérationnels causés par les pensionnats, mais comprenez aussi que ce n’est pas de votre faute. Vous pouvez dépasser ces traumatismes. Vous pouvez aller plus loin que vous ne l’auriez jamais imaginé. »
Alors qu’elle se prépare à obtenir son diplôme, Tia envisage déjà l’impact qu’elle espère avoir. Qu’il s’agisse de retrouver sa langue ou de redonner les moyens d’agir aux générations futures, son parcours prouve bien que l’éducation ne se résume pas à une simple question de réussite personnelle, mais qu’il s’agit aussi de dynamiser une communauté tout entière.
Le Collège Northern Lakes propose de nombreux programmes par l’entremise d’un service de formation à distance assistée. Pour en savoir plus : www.northernlakescollege.ca/programs-courses





