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De l’insomnie à la tranquillité d’esprit

Le sommeil est essentiel à la santé. Une bonne nuit à dormir profondément aide à conserver son équilibre et à infuser une saine dose d’harmonie mentale et physique au quotidien. Voilà pourquoi tant de gens s’inquiètent quand leur sommeil est perturbé. Et nous aurons sans doute tous des problèmes de sommeil un jour, malheureusement. À titre de conseillères et conseillers d’orientation, vous pouvez toutefois, de concert avec les parents, aider les jeunes à éviter le plus perturbant de ces problèmes : l’insomnie.

Un rappel

Avant de voir ce qu’est l’insomnie, rappelons que chez les jeunes, le sommeil est largement tributaire du flux hormonal qui bouleverse le corps à la puberté. Parmi les hormones en cause : la mélatonine, une substance chimique qui agit sur le rythme circadien et nous signale qu’il est temps d’aller dormir. Or, il est important de noter qu’à l’adolescence, la sécrétion de la mélatonine se produit plus tard dans la journée que chez les enfants et les adultes, parfois même jusqu’à deux heures. C’est pourquoi les ados ont sommeil plus tard que les adultes et beaucoup plus tard que les enfants. Les parents agacés auront beau insister pour que leurs ados se couchent tôt, au secondaire, il faut s’en remettre au rythme circadien et à la production tardive de la mélatonine. Il est bon de discuter de ce point avec les jeunes avant de parler d’insomnie.

Qu’est-ce que l’insomnie?

L’insomnie est un trouble du sommeil caractérisé par une difficulté à s’endormir ou à rester endormi. Les ados ont besoin de huit à dix heures de sommeil par nuit, en moyenne. C’est beaucoup, et c’est pourquoi les conséquences peuvent devenir inquiétantes si le sommeil se détériore progressivement. Les spécialistes estiment à plus de 60 % le nombre de personnes qui souffriront d’une véritable insomnie.

Les types

Voici les divers types d’insomnie.

  • Insomnie aiguë : incapacité de dormir qui se manifeste soudainement et dure au moins trois nuits pendant une même semaine, mais moins de trois mois au total.
  • Insomnie chronique : difficulté à dormir qui se manifeste plusieurs fois par semaine pendant plus de trois mois. L’insomnie chronique s’accompagne, dans la journée, de symptômes comprenant somnolence et problèmes d’attention.
  • Insomnie d’endormissement : difficulté à s’endormir. Plus l’insomnie d’endormissement se prolonge, plus une personne tend à ressentir du stress et de l’anxiété.
  • Insomnie de maintien du sommeil : incapacité à rester endormi pendant toute la nuit. Comme dans le cas de l’insomnie d’endormissement, le fait de se réveiller constamment peut être extrêmement stressant.
  • Insomnie mixte : combinaison d’insomnie d’endormissement et d’insomnie de maintien du sommeil.

Les causes

De nombreux facteurs provoquent l’insomnie, mais voici les plus courants.

  • Maladie ou autre problème de santé : la douleur ou un malaise peuvent empêcher une personne de s’endormir ou de dormir toute la nuit.
  • De mauvaises conditions ambiantes : les parents doivent veiller à ce que les jeunes disposent d’une chambre sombre et confortable et à ce que le cellulaire soit éteint et rangé.
  • Stress et anxiété.
  • Problèmes de santé mentale, comme la dépression ou un trouble de stress post‑traumatique.
  • Usage de médicaments comme des stéroïdes.
  • Mauvaises habitudes de sommeil.

Les risques

L’insomnie prolongée peut donner lieu à d’importants problèmes de santé. À l’adolescence, par exemple, la faiblesse qui résulte du manque de sommeil augmente le risque d’accident ou de blessure. L’insomnie est également assortie d’une propension à l’obésité, à l’hypertension et au diabète. L’insomnie peut aussi troubler l’esprit jusqu’à la dépression, parfois même jusqu’à l’idéation suicidaire et à l’automutilation.

Que faire?

Vous disposez de certains moyens pour aider les élèves qui vous consultent. D’abord, pour les aider à comprendre ce qui se passe, parlez-leur des fluctuations hormonales dont il est question plus haut, ainsi que de la nature de l’insomnie.

Encouragez-les à adopter une bonne hygiène du sommeil. À ce sujet, voici quelques bonnes idées :

  • dormir dans une chambre sombre, fraîche et calme;
  • bannir tous les appareils électroniques de la chambre (télé, console de jeu et téléphone cellulaire);
  • éteindre tous les écrans (télé, jeux, cellulaire) au moins une heure avant le coucher;
  • faire quelques exercices de relaxation juste avant de se coucher;
  • éviter la caféine et autres stimulants vers la fin de la journée;
  • éviter de manger en soirée;
  • faire de l’exercice;
  • éviter les longues siestes;
  • éviter la grasse matinée en fin de semaine.

Comme toujours, c’est en travaillant avec la famille que vous trouverez la solution. Il faudra peut-être consulter le médecin de famille, qui pourrait juger bon de prescrire un médicament. De fait, les professionnelles et professionnels de la santé sont des membres essentiels de l’équipe qui doit veiller à ce qu’une insomnie aiguë ne devienne pas chronique.

Quelques réflexions pour conclure

Aider les ados à prendre conscience des moyens à adopter pour avoir une bonne nuit de sommeil est un cadeau à leur faire. De saines habitudes, propices au sommeil, peuvent transformer la dynamique de vie des jeunes, qui ne pourront manquer de constater les avantages d’un sommeil régulier, dont une bonne dose d’énergie.

Par : Sean Dolan