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Nous Sommes Officiellement En Pénurie De Main-D’œuvre

Les membres de CICan proposent des solutions de formation

Le Canada manque de travailleurs spécialisés. Le plus alarmant, c’est que cette pénurie risque fort de s’accentuer, et plus tôt que tard. Les organisations comme Collèges et Instituts Canada (CICan) font ce qu’elles peuvent pour atténuer les conséquences de ce manque de travailleurs qualifiés, des travailleurs dont le pays a désespérément besoin pour remplir des postes bien rémunérés et hautement valorisants.

Le problème

Les données indiquant une pénurie de main-d’œuvre spécialisée au Canada ne manquent pas. Près de 40 pour cent des entreprises du pays disent ne pas arriver à pourvoir leurs postes. Selon des estimations prudentes, il manquerait actuellement 60 000 travailleurs qualifiés, mais la réalité pourrait être bien pire. Manufacturiers et Exportateurs du Canada (MEC) affirme qu’en 2022 seulement, les contrats annulés et les commandes non exécutées en raison du manque de main-d’œuvre ont fait perdre 13 milliards de dollars en revenus au Canada. Ce n’est pas tout : on s’attend à ce que 22 pour cent des travailleurs de la construction partent à la retraite d’ici 10 ans, ce qui fait dire à ConstruForce Canada que cette industrie devra trouver le moyen de recruter plus de 300 000 nouveaux travailleurs d’ici 2030. Rien de tout cela ne surprendra les experts de l’industrie, qui nous mettent en garde contre une telle pénurie depuis des années déjà.

De son côté, le gouvernement du Canada surveille la situation et a mis en place des mesures d’encouragement à l’éducation et à la formation dans l’espoir de combler le manque. Selon ses estimations, il faudra bien au-delà de 200 000 apprentis dans les métiers spécialisés d’ici 2026 si l’on souhaite maintenir la croissance économique du pays.

À l’échelle nationale, les cinq métiers spécialisés ayant le plus besoin de sang neuf d’ici 2026 sont ceux de cuisinier, d’électricien, de mécanicien de chantier, de peintre/décorateur et de soudeur. Si les métiers les plus touchés varient selon les provinces – la Colombie-Britannique et le Québec ont besoin de coiffeurs tandis que les provinces de l’Atlantique et la Saskatchewan ont besoin de charpentiers-menuisiers –, il n’en demeure pas moins que toute personne détenant une formation spécialisée et une qualification adéquate trouvera du travail n’importe où au Canada.

Les solutions

Voilà une bonne nouvelle pour les travailleurs spécialisés à la recherche d’un emploi au pays, mais qu’en est-il de la pénurie qui s’exacerbe? Certes, les gouvernements mettent en place des programmes pour attirer les gens vers les métiers spécialisés. Le fédéral a également modifié les critères d’admissibilité des immigrants pour que ceux-ci puissent prêter main-forte dans les secteurs vitaux tels que les soins de santé et la construction. De plus, l’État s’associe à des organismes comme CICan pour assurer la formation de la main-d’œuvre. Maintenant que la pénurie est bien là, tous les gouvernements sont en mode réaction.

CICan : une approche proactive

Il en va autrement pour CICan, qui a vu venir la crise il y a longtemps déjà. Principal porte-parole des collèges, instituts, polytechniques et cégeps du Canada, l’organisme s’affaire à trouver des solutions proactives depuis plusieurs années.

À l’échelle organisationnelle, CICan continue de travailler avec les représentants des gouvernements fédéral et provinciaux pour veiller à ce que ses membres dont les programmes sont axés sur les métiers spécialisés disposent des données et des recherches dont ils ont besoin pour prendre des décisions. Le projet Favoriser l’accès à des parcours inclusifs en préapprentissage compte parmi les exemples les plus récents de ces efforts. Un groupe de collèges et d’instituts membres de CICan, de concert avec des parties prenantes du milieu des affaires, a exploré des façons non seulement d’améliorer les programmes d’apprenti, mais aussi de veiller à ce qu’ils soient accessibles aux personnes ayant une déficience développementale, aux femmes, et aux personnes noires, autochtones et de couleur. Le projet s’appuie sur des recherches approfondies, un plan d’action fondé sur les données et un programme de mise en œuvre cohérent. Par cette approche, CICan a montré à ses membres – ainsi qu’aux différents ordres de gouvernement et aux Canadiennes et Canadiens – qu’elle emploie une stratégie globale pour trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre spécialisée.

CICan et les apprenants autochtones

Les membres de CICan continuent de déployer des programmes locaux ayant les mêmes visées que ceux de l’organisation qui les chapeaute. Outre les projets susmentionnés, les collèges et instituts membres ont consacré des efforts substantiels à l’élaboration de programmes à l’intention des apprenants autochtones du pays.

En voici quelques exemples :

  • Programmes de formation professionnelle conçus pour les apprenants autochtones, dont certains sont conçus plus précisément pour les personnes bispirituelles et les femmes autochtones;
  • Mesure incitative de 10 000 $ pour les entreprises embauchant comme apprentis des apprenants autochtones et des personnes faisant partie de groupes marginalisés;
  • Formation des apprenants autochtones souhaitant acquérir une expertise technique pour fouiller ou cartographier les sites d’anciens pensionnats autochtones;
  • Curriculum culturellement pertinent comprenant la formation à un métier spécialisé à sept collèges et instituts de CICan autochtones désignés.

Selon CICan, près de 90 pour cent de la population autochtone vit à moins de 50 kilomètres d’un collège ou d’un institut, ce qui rend la formation plus accessible. Les membres de CICan ont créé plus de 300 programmes reconnus adaptés aux besoins des apprenants autochtones; il s’agit là d’un engagement fort et profond envers l’apprentissage autochtone que nous prenons à l’échelle nationale.

L’inclusion, clé de la prospérité

Depuis 1972, CICan affirme que la prospérité au Canada passe par l’inclusion. Ainsi, voilà des décennies que nous faisons la promotion de programmes inclusifs conçus pour répondre aux besoins de l’économie canadienne. Alors que le pays est aux prises avec une pénurie criante de main-d’œuvre, CICan, aidée de tous les ordres de gouvernement et de l’industrie, fait figure de proue à l’échelle nationale en matière de formation aux métiers spécialisés. L’organisation se démarque particulièrement par son leadership dans la défense des intérêts de ses membres et la recherche qu’elle effectue pour eux. De leur côté, ces établissements d’enseignement ouvrent leurs portes aux groupes sous-représentés, accueillant à bras ouverts toutes les Canadiennes et tous les Canadiens intéressés par une carrière dans un métier spécialisé.

Par : Sean Dolan